Chapitre 1.3

SKYLAB 4
12 juillet 1979 - Station orbitale Skylab - 14H30.
Le commandant Cantoro flottait dans le vaste cylindre de la station usée, se propulsant le long de la paroi suintante de condensation rouillée pour glisser en zone de stockage.
Evoluant au milieu de lianes de câbles entortillés, de plaquettes de notes anciennes et de quelques accessoires en apesanteur : Irving, bordel ! Hurla t'il dans son micro-oreille : … C’est quoi ce souk là-dedans ? … Bekaert est dehors, pour ramener la sonde, c’est pas vrai ça !!!
Le Capitaine Jeff Irving, transistor allumé qui passait une cassette audio de country music tapait une ligne de code sur la console : Oui mais c’est bon, y’a largement la place, le caisson fait moins de deux mètres cinquante … j’ai laissé les sangles libres pour l’arrimer ! Puis, retournant à sa console il ouvrit le micro : Houston, ici Skylab 4, récupération imminente du colis, attendons instructions !
L’enceinte oxydée siffla un bref instant, un opérateur à l'autre bout répondit sur un ton autoritaire et froid : Skylab 4, bien reçu … récupération, arrimage, ouverture du paquet interdite et au rapport immédiat après sécurisation. Skylab, vous avez bien compris ? Pas d'ouverture du caisson !
Le capitaine répéta les consignes, Cantoro les répéta également en regardant par le hublot l'étrange caisse motorisée qui arrivait vers l’astronaute en sortie spatiale.
À l'extérieur, le capitaine Bekaert relié à la station par par le cordon de survie se tenait sur le prototype MMS, l'ancêtre du Canadarm, un bras articulé de 15 mètres de long, prêt à “agripper” la sonde qui ressemblait à un cercueil d’acier en approche : Je rêve ? C’est le propulseur d’un module Apollo qui la pousse … c’est quoi ce délire ?
Irving qui pilotait le membre robotisé depuis la zone de commandes affichait un grand sourire, détendu par la célèbre chanson de Doctorc Hook and The Medicine man : Une étrangeté de plus dans cette mission dit-il … hey les gars vous savez pourquoi on est l'équipage Skylab 4 malgré qu’il y a déjà eu un Skylab 4 en 74 ?
Bekaert repondit : Je ne me pose plus de questions, on est pourtant notés SL-5 sur la mission… un oubli ? Une étourderie de la NASA ?
Cantoro coupa leur discussion : Concentrez Vous les gars … Vous pensez vraiment qu'ils sont aussi cons que ça a la NASA ? Notre mission est confidentielle, et surtout non officielle… cette station est en ruines, on est déjà à sa limite gravitationnelle, si on descend de 50 kilomètres, on plonge directement vers la Terre !
À ces mots, l'officier qui était sur le Canadarm tourna la tête vers la Terre. Un globe immense et bleue englué dans un pétrole obscur et sans texture qui s'étendait à l’infini escorté par de lointaines et minuscules lucioles fixes : Ouai… ben si on pouvait éviter de tomber, ça m'arrangerait vach’ment !
Un spot sur l´avant du bras mécanique projeta une clarté soudaine sur la sonde qui survolait lentement la station orientée dans l’axe et à la bonne vitesse pour permettre une récupération en douceur. : Contact dans 5… 4… 3… compta Irving.
Le poignet de l'immense instrument tourna, la gigantesque articulation de carbone et de titane effectua un mouvement pour accrocher le caisson qui brillait sous l'éclat du projecteur halogène entraînant accidentellement dans son mouvement le cordon de survie qui fit tournoyer Bekaert avant de sectionner net ce si fragile lien à la vie : … 2 … 1… Contact !
L’astronaute à l'extérieur subissait le mouvement de balancier exercé sur le câble qui l'alimentait aussi en oxygène tandis que les pinces saisirent le singulier colis motorisé.
Cantoro vit soudain Bekaert projeté contre le hublot, qui tenait son casque, sa gorge et agitait les jambes. Si la feuille d’or qui le protégeait du soleil interdisait de voir son visage, on devinait sa suffocation, sa panique et son agonie par ses cris étouffés dans le micro et dans ses gestes désespérés.
Derrière lui, la vie s’enfuyait, son âme quittait la combinaison en même temps que l’air qu’elle ne pouvait plus contenir.
Des alertes sur la console indiquaient que l’ombilic était rompu, le bip strident du ECLSS hurla dans le module, l'écran affichait : 'TETHER BREACH – CODE 477 : Bekaert … merde… tu m’entends ? Cria Irving ceinturé dans le siège de cuir craquelé .
Le commandant, les yeux plein d’effroi, impuissant, regardait par la vitre blindée son ami dériver immobile avalé peu à peu par l'insatiable nuit éternelle.
Il cria son nom, frappa inutilement le hublot en se mordant la lèvre jusqu'au sang.
Les paroles de la chanson, imperturbables, tranchaient littéralement avec l'effondrement moral et silencieux des deux astronautes “ … And the operator said, forty cents more … for the next… Three… minut’s-plea-i-se… Hey, Mr Every … Irving appuya sur le bouton stop, un silence plus lourd qu’un trou noir planait dans le module.
Cantoro volait entre les zones pour rejoindre les commandes : Irvin … entamez la récupération, je vous rejoint aux commandes je contacte Houston. Sans dire un mot, le capitaine manœuvrait les joysticks du MMS, ses mains moites glissaient à l'intérieur de ses gants, lentement, le “paquet” était acheminé vers les panneaux ouverts situés à l'arrière du vaisseau.
Houston, ici Skylab 4… nous avons un problème ! Avertit Cantoro. Après deux secondes, le même opérateur que précédemment avait toujours son air supérieur : Skylab 4, ici Houston, avez-vous récupéré le colis ?
- Nous avons perdu Bekaert dans la manœuvre, Houston !
-Skylab 4, avez-vous récupéré le colis ? Répondez !
Le chef de la mission sentait la colère succéder au choc :
- Mais putain … vous entendez ce que je vous dis ? Bekaert a été… l'opérateur trancha net sa phrase : Skylab, Priorité au colis, perte de Bekaert acceptable si colis réceptionné ! Lâcha-t- il froidement.
Le commandant se tut un instant, les dents serrées, il prit une grande respiration : toi mon pote, faut pas que je te croise à Cap Canaveral … Grogna le chef athlétique de Skylab 4 en serrant un poing tendu : … Et oui, ta boîte de merde est sécurisée, j'espère que ça valait la vie d’un homme !
Irvin relâchât les commandes et soupira : Commandant, le caisson est dans la soute. Il n’y a plus qu'à le sangler.
L'opérateur radio de la NASA continuait à adresser ses directives : Sécurisez le colis et rejoignez votre CSM amaré. Attendez autres instruction pour quitter Skylab, vous aurez une plage de descente à 15H. Répétez !
Cantoro dépité : Oui c’est ça, bien reçu, sécuriser colis, rejoindre CSM et attendre 15 heures... Terminé Houston ! Le capitaine regarda sa montre. 14H35 : On est large … il jeta un œil vers le hublot : … Pauvre Bekaert, quelle poisse ! Irvin s'élança vers l'arrière du laboratoire spatial sans parler. Le commandant coupa le micro de liaison et suivi son collègue d’infortune.
Dans le fond de la zone de stockage, le dernier compartiment terminait de se pressurisé. Les voyants verts indiquaient que l'accès était libre. Lorsque le sas s'ouvrit, une odeur de fer usé, mêlée à a celle de la poudre à canon s’engouffra et se répandit dans l'appareil, dérangeante, menaçante.
Sur Terre, le coffret d’acier aurait été impossible à bouger, mais ici, d’une main, il était aisé de le retourner, le pencher. Il ne fallut que quelques minutes aux deux hommes pour le harnacher solidement contre des barres fixées aux parois.
Hermétique, il intriguait fortement le commandant : Mais qu'est ce qu'il peut bien y avoir à l’intérieur ?
Irvin haussa les épaules : Ça vient de la Lune, mais j’ai pas entendu parler de mission humaine depuis Apollo 17 ! Cantaro se contenta de lever les yeux : Pourtant, il n’est pas arrivé là tout seul, c’est un caisson de matériel, et quelqu'une lui a collé un module de propulsion Apollo au cul et une console de navigation autonome programmée pour rejoindre le Skylab ! Le capitaine posa une main sur l'épaule de son supérieur : Et on nous a envoyé jusqu'ici juste pour le réceptionner … Un artefact ?
Le chef leva les épaules pour marquer son ignorance : si on veut rester en vie, vaut mieux pas chercher à savoir, ce contenu semble bien plus important que nous.
Une grosse secousse remua le vaisseau, en même temps qu'un grincement long et grave sembla déchirer l’appareil, une alerte retentit dans tout le fuselage, l'éclairage de secours prit le relai de la lumière. des lumières rouges clignotaient, presque hystériques. L'alarme avait un air affolé, presque désolée de devoir annoncer que tout allait mal. Cantoro les dents serrées grogna : … Qu’est ce qui se passe encore bordel de merde ? … capitaine, filez dans le CSM notre mission est terminée, je vais au poste de commandes et je vous rejoint! Intima-t-il en s'élançant vers l'avant, nageant dans le vide il maugréait : ... Décidément, y'a pas une mission sur ce foutu vaisseau qui se déroule correctement.
- Houston, ici Skylab 4, la console est figée, les indicateurs sont en plein délire …
Les instruments de bord indiquaient des données incohérentes, des niveaux de radiation monstrueux, des dépressurisations multiples et une surchauffe de tous les équipements extérieurs. Des arcs électriques oranges fusaient depuis le fond du vaisseau, depuis le caisson qu'ils venaient de sangler.
Aux grincements qui s'intensifiaient, s'ajoutaient des craquements terrifiants dans toute la structures : Houston ! Cria le commandant : … Vous m'entendez ? Mayday … Mayday …Le Skylab est en train de décrocher … Houston, merde ... mais répondez putain ! cria-t-il encore un fois.
Mais le haut-parleur restait muet, pas un crachotement, pas même un bruit parasite ne s'en échappait.
La voix du capitaine paniquée lui parvient : C’est bloqué commandant, le sas d'accès refuse de s'ouvrir sur la capsule de vie Apollo … Commandant, c'est la tuile, la grosse tuile !
Cantoro fit demi tour, en arrivant devant le hublot, les yeux écarquillés il comprit. L’un des panneaux solaires s'était arraché et avait percuté le module extérieur qui devait leur permettre de revenir sur le plancher des vaches. La capsule était à demi arrachée de son port d’accueil. Impossible de s’y rendre.
Les deux hommes se fixèrent, la terreur se lisait sur leur visage, chacun voyait dans les yeux de l’autre le regard sournois et imparable de la mort iminente, d’une mort dans les pires tourments.
Une lumière aveuglante entrait par les hublots, leur brûlant les rétines. Le bruit était si fort qu’ils ne s'entendaient plus crier. La station tournoya sur elle-même a une vitesse extrême, plaquant les deux astronautes contre une paroi brûlante.
Soumis à une pression dépassant les 8G, ils étaient secoués, écrasés et aimantés simultanément comme si l’enfer avait decidé de faire de ces 300 mètres carrés de défi à l’impossible, son antichambre.
L'extérieur n'était plus qu'une enveloppe de plasma à trois mille degrés, un Dieu furieux qui découpait le vaisseau de ses griffes d'énergie pure. L'inévitable décompression explosive survint alors.
Cantoro et Irvin étaient désormais bien plus proches de Bekaert que de leur famille.
Il était 0H37 ce 12 juillet 1979, une nuit Australienne chaude et ordinaire dans le SUD de Perth. Dans une Ford cabriolet rouge, sur la plage d’une ville ironiquement nommée Espérance, un jeune couple amoureux interrompit un baiser passionné. Une lueur orange et une pluie de débris incandescents suivis de multiples explosions lointaines avait troublé la quiétude de leurs ébats.
13juillet 1979 -Plage du Lac Hillier, île de Middle Island, Australie. 14H55.
L’homme semblait ne rien avoir en commun avec la forêt d'eucalyptus odorante et touffue d'aspect primaire qui l'entourait sous ce soleil de plomb. Son costume noir, ses lunettes noires et son chapeau de la même couleur étaient une anomalie en ces lieux.
Chemise blanche et cravate noire, ses chaussures de ville cirées, lustrées et brillantes donnaient l'impression qu’il sortait d’un bureau de la City, mais au lieu de piétiner un tapis urbain, elles s'enfonçaient dans un sable fin blond et or qui terminait dans les eaux roses éternelles du lac Hillier. Un lieu paradisiaque qu'il portait en horreur.
Clope aux lèvres, il souleva ses Rayban et parcourut des yeux le rivage jusqu'à ce qu'il s'arrête sur trois militaires qui venaient vers lui. Un officier leva mollement le bras à son attention : Vous êtes l’agent Jasper ?
Le civil pour toute réponse sortit une carte de sa poche intérieure, et lui tendit: Agent Jasper, CIA ! Vous avez identifié le container ? Cette voix, c'était celle de l'"opérateur" qui communiquait avec Cantoro.
- Il semble bien que oui, mais on a récupéré pas mal de débris, vous me suivez, c'est par ici ?
- Les débris, je m'en cogne, c’est le container qui m'intéresse, et c’est pour ça que vous êtes ici. Pour le reste, chargez une autre équipe et un container, vous rapportez tout ensuite à la NASA !
Les 4 hommes marchèrent quelques minutes sur le sable avant de quitter la plage et s’enfoncer un peu dans la végétation sèche et dure : Y’a pas de serpents dans le coin ?
Un jeune soldat de l’escorte affichait un sourire moqueur : Monsieur, il n’y a pas de serpents en Australie, c’est Havre de paix !
L'officiel du gouvernement poussa un soupir peu convaincu : ce pays est un enfer, un concentré de tout ce qui vit et représente un danger mortel pour les humains !
- Monsieur, vous exagérez, quand on voit des créatures aussi inoffensives que des koalas qui vivent en harmonie ici, ça ne peut pas être infernal !
- sans doute qu’un koala trouverait dangereux de vivre à Washington, tout est une question de point de vue !
Un groupe d'une dizaine d'hommes était affairé autour d’un sarcophage d’acier mesurant deux mètres de long et un mètre de large, il portait des traces de choc et de brûlures, mais semblait en bon état.
L'officier désigna du menton le mystérieux colis : C’est bien ça que vous voulez ? Parce qu'entre des restes de réservoirs et de caisses diverses, je n’ai fait que suivre la balise qui s’est arrêtée nette à plusieurs centaines de mètres du sol… c’est probablement un de ces trucs là !
Jasper feuilletait les photos qu’il avait emporté avec lui pendant que le capitaine parlait. C'était bien le sarcophage. : Okay, c’est bien ça, portez-le jusqu'à l'hélico, je l'emporte …
- qu'est ce qu'il y a la dedans, monsieur ? Interrogez le jeune soldat.
Jasper retroussa légèrement le bas de sa veste pour montrer au militaire son colt 45 sens un holstercde cuir : Si je te le dis, je serais obligé de te tuer !
le jeune homme souris à la remarque, mais cessa rapidement son air jovial en remarquant le visage rigide et l'œil glacial du civil.
À peine était-il sorti des taillis qu’il remarqua un élément tubulaire au sol sur lequel il faillit marcher : Et ramassez-moi aussi ces merdes qui jonchent le sol, au lieu de poser des questions, ce tube a la même couleur que le sable, c’est casse-gueule ! Grogna-t-il en le déplaçant de la pointe de la chaussure.
Le jeune soldat le tira vivement par le bras pour le faire reculer rapidement : Vous êtes fou ? reculez c’est un Taïpan !
- un quoi ?
- Un serpent local, Une seule dose de son venin peut tuer jusqu'à 125 hommes ! Jasper fit deux pas en arrière, le reptile plutôt nonchalant se contenta de s’enfoncer d'avantage entre les racines touffues du bord de plage : Mais vous m'avez dit qu’il n’y avait pas !
- oui je sais… répondit le soldat : il y a si peu de chance de tomber dessus, c’est une espèce endémique de l'Australie, et vous avez l air tellement tendu !
L’agent de la CIA lança un regard contrarié au militaire puis repartit vers l'hélicoptère qui l'avait amené : C’est vraiment un pays de merde…Ces taillis cachent autant de monstres que la NASA cache des cadavres dans ses tiroirs! Magnez vous le cul avec ce sarcophage, j’ai déjà raté un dîner important à Washington ce soir, et je n’ai pas l’intention de manger froid demain soir !
l'officier accompagna Jasper jusqu'à l'hélicoptère, vous prenez un avion à Esperance ?
- oui un C17, et je vais me trimballer cette caisse pendant 30 heures... Il se tourna pour faire face au gradé et lui posa une main sur le bras : Et à propos, si un seul de vos soldats fait allusion à ce chargement, on vous retrouvera suicidé dans un hôtel sordide. On se comprend bien j'espère ?
le militaire retira son bras : C'est quoi cette menace ? Vous plaisantez ?
- Je ne plaisante jamais avec les affaires internes, et les menaces cents comme les chiens qui aboient, ça ne mord pas, mais c'est juste casse-burnes. Alors faites en sortent que les votres ne jappent pas... lieutenant... il se pencha sur son nom, posa le doigt sur son scratch patronymique ... Lieutenant Miller !
Jasper reprit le chemin de son helico, le grade resta un instant debout, Secoua la tête et fit demi-tour.
Mal rasé, la cravate desserré, Jasper fut tiré de son sommeil. Dans la carlingue du C17, le bruit était omniprésent, le copilote l'avait rejoint : on sera bientôt à Las Vegas monsieur. L'agent spécial se frotta les yeux : Rien à foutre de Las Vegas, on se pose à Groom Lake!
- Groom Lake ? On va dans la Zone 51 ?
- Oui, le pilote a sa feuille de route, alors apportez moi un café, et un paquet de clopes ! On arrive dans combien de temps ? Le jeune soldat regarda sa montre : on se posera dans une demie-heure... Je vous trouve des cigarettes et je reviens !
- Ouai, et avec le café surtout !
le lourd appareil se posa sur le tarmac sec et poussiéreux. À peine descendu qu'une jeep et un camion étaient déjà là à l'attendre. Dans la Jeep, un officier haut gradé s'approcha en le saluant d'un geste militaire : Jasper ? Alors ce voyage, pas trop fatiguant ? En réajustant sa cravate à l'aveugle, le civil soupira : Tu parles, j'ai le cul ratatiné et le dos en charpie. Vous êtes ?
- Général Gardner, on va vous affréter un helico pour Las Vegas, vous pourrez vous reposer un peu avant de repartir pour Washington, je suppose qu'une bonne nuit de sommeil s'impose ! Le gradé sourit. Ses hommes étaient déjà dans l'avion en train de récupérer le sarcophage pour le glisser dans le camion. Jasper se ra la la gorge : Vous savez, je suis pas du genre à poser des questions, mais la quand même, c'est intrigant !
- Et bien, un conseil d'ami, restez intrigué, mais ne soyez pas curieux, vous savez ici, les curieux ne font pas de vieux os dans ce désert... quand on les retrouve ! Dit-il en souriant : Venez on va boire une bière bien fraîche, debrieffer et vous pourrez vaquer à vos occupations habituelles.
Les véhicules se dirigèrent vers le centre de la zone bordée de hangars et de casernements en préfabriqué. Peu d'hommes en extérieurs hormis ceux des guitounes ou des miradors. Au loin une tour de contrôle dépassait à peine des toits. Jasper descendit du véhicule, marchait à côté du général sous l'escorte de deux soldats disciplinés.
Après avoir traversés un hangar, ils descendirent un escalier métallique pour se retrouver dans un petit vestibule. Le général entra dans le bureau, qui était le seul accès à cette impasse souterraine. Il fit entrer Jasper et referma la porte à clef. La pièce était spartiate, ordonnée et minimaliste. Au mur, un portrait de Jimmy Carter au dessus d'une console métallique ornée de quelques tableaux du General avec d'anciens présidents, Ford et Nixon, Johnson et Kennedy, tous ceux qui avaient couvert les mission Apollo. Presque 20 ans de service réunis en moins de un mètre de large. Il désigna les portraits figés de la main : " une grande époque qui s'achève, et des dossiers qui se referment !"
Jasper haussa les épaules : " oui, de nouveau qui s'ouvrent !"
-" un Whisky ?..." Demanda le gradé qui servit deux verres sens attendre de réponse : "... ce colis que vous avez apporté restera ici, pour un sacré bout de temps !..." Il s'assit à bureau et sortir du tiroir un e lourde pochette de carton kraft : 1969-1979, 10 ans que ce dossier attend d'être clos !" L'agent posa le regard dessus, un bandeau imprimé écrit «CONFIDENTIEL» en noir, et en diagonal, a l'encre rouge encadré, la mention «TOP SECRET», sur le bas, un autocollant avec écrit à la main " Projet Artemis 1969" : " En effet, et encore une classification qui va finir dans un rayon anonyme du Pentagone ?"
-" vous apporterez ceci à la Maison Blanche, vos supérieurs sauront quoi en faire !" Souriait le général.
-" Oui, classé mais pas terminé, vous n'avez même pas encore ouvert le caisson de Skylab !"
Pour toute réponse, l'officier rangea le dossier dans une serviette en cuir à code , visa son verre avant de lui tendre. :" les soldats vous accompagneront à vitre hélicoptère monsieur Jasper. Ravi d'avoir fait votre connaissance!" L'homme vida à son tour son verre cul-sec, saisit le porte-documents sécurisé puis le général le raccompagna à la porte. Alors que l'agent spécial s'éloignait, le vieux militaire l'interpella :" Jasper, mais de quel caisson parlez-vous ?" Un sourire complice s'affichait sur les deux visages, devant la porte du hangar, les pales d'un hélicoptère coupaient les airs dans le sifflement de la turbine. Jasper monta dedans et disparut dans le ciel surveillé de Groom Lake.
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